Une contemplation élégiaque de la mort et de la création par un maître espagnol extravagant, un film burlesque sur les racines et l’identité, une satire sociale dévastatrice résistant à toutes les étiquettes, l’histoire d’une période féministe mouvementée, un commentaire hypnotique et stylisé sur le bonheur. L’un des cinq réalisateurs les plus récompensés et acclamés de l’année. Cinq raisons pour lesquelles le Festival de Cannes demeure la plus grande source de chefs-d’œuvre cinématographiques et de réflexion sur le non conventionnel, le provocateur, le vibrant, le captivant et polarisant cinéma d’auteur. Toujours aussi révélateur.

Ayant atteint sa dixième édition, le festival « Les Films de Cannes à Bucarest » présentera une fois de plus, en première, du 18 au 27 octobre, les œuvres les plus importantes du cinéma d’auteur de l’année.

Pedro Almodovar, le flamboyant réalisateur espagnol est caractérisé en 2004 de maître à Cannes quand son film La mauvaise éducation était choisi et brisait de nombreux tabous. Deux ans après, Volver était récompensé du Meilleur Scénario, un prix qui s’ajoutait à celui de Meilleur Réalisateur pour Tout sur ma mère, sorti en 1999. En 2019, Almodovar fait son retour dans la compétition officielle avec Douleur et gloire, sa septième collaboration avec Antonio Banderas dans le rôle de sa vie qui lui valut la récompense du Meilleur Acteur.

Salvador Mallo (Antonio Banderas), un réalisateur en déclin physique, fait face à différentes révélations. Redécouvrant son passé, Salvador ressent le besoin impérieux de narrer ce passé, et c’est finalement sous cette pression interne qu’il trouvera la rédemption. Le film constitue l’un des pans du triptyque entamé avec La loi du désir (1987) suivi de La mauvaise éducation (2004). Une compilation et méditation de l’auteur sur ses thèmes de prédilection. Le film est encensé autant par la presse espagnole que par le public, ce qui était plutôt inattendu pour un Almodovar controversé. Un critique espagnol caractérisait ce moment de cinéma de « sombre et obsessif, généreux mais aussi rempli de lumière et d’émotion ». « Une sorte de miracle » titrait Variety, pour qui Banderas avait à tuer sa propre personnalité pour se créer un alter-ego de réalisateur. Le résultat de cette extraordinaire collaboration offre « un joyau sensuel et profondément personnel. Un film sur le plaisir, qui est en soi un vrai plaisir » d’après The Guardian.

Né en 1960 à Nazareth, Elia Suleiman rencontre le succès dès ses débuts. Son premier long métrage, Chronique d’une disparition fut déclaré meilleur film à Venise en 1996. En 2002, Intervention divine remporte le Prix spécial du jury à Cannes. Souvent comparé à des réalisateurs comme Buster Keaton ou Jacques Tati, Suleiman possède cette même approche poétique mais ajoute espièglerie et sobriété à ses œuvres.

Dans It Must Be Heaven (Mention Spéciale du Jury à Cannes en 2019) le cinéaste émigre de la Palestine à la recherche d’une nouvelle patrie. Il ne tarde pas à réaliser que ses origines le suivent comme son ombre signant un film burlesque, explorant les notions d’identité, de nationalité et d’appartenance, cela alors que le réalisateur pose une question primordiale : existe-t-il un lieu où l’on peut réellement se sentir « chez soi » ? « Le réalisateur et acteur Elia Suleiman utilise son propre visage et son propre corps pour exprimer l’âme de la Palestine dans ses films, particulièrement dans cette nouvelle comédie cocasse » écrit le Hollywood Reporter.

Avant de devenir réalisateur, Bong Joon-ho étudie la sociologie et le cinéma à l’Académie des Beaux-Arts de Corée. The Host projeté à Cannes en 2006 à la Quinzaine des réalisateurs lui construit la réputation de transformer un film de genre en art. En 2009, il présente Mother dans la section Un Certain Regard, et en 2017, il entre dans la compétition officielle avec le satirique et caustique Okja.

Parasite (Gisaengchung) a remporté la Palme d’Or de l’édition 2019 du Festival de Cannes et fait partie des rares chefs-d’œuvre à avoir concentré les ovations du jury, de la critique et du public. Le film raconte l’histoire de la famille Ki-taek, désœuvrée, et semblant très attirée par la vie des riches Parks. Un jour, ils parviennent à obtenir une recommandation pour dispenser des cours d’anglais chez la famille Parks marquant le point de départ d’une longue série d’événements incontrôlés. Variety rapporte que « l’auteur coréen Bong Joon-ho joue sur une forme abrasive dans ce pitch sombre et tragicomique où les inégalités sociales de la Corée moderne sont pointées ». Le Time Magazine considère le film comme « un exemple de narration juste avec des personnages hauts en couleur, un film coup de poing à la capacité de laisser n’importe quel spectateur méditatif des jours durant ». Le Times de son côté conclut : Parasite « est un chef-d’œuvre absolu reflétant la brillante carrière de son auteur l’ayant mené jusque-là ».

Les films Douleur et gloire, It must be Heaven et Parasite sont distribués en Roumanie par Independența Film.

Elle n’a pas 40 ans, pourtant, la cinéaste Céline Sciamma a accompli l’incroyable exploit d’avoir présenté non moins de trois films à Cannes : Naissance des pieuvres dans la section Un Certain Regard en 2006, Bande des filles à la Quinzaine des réalisateurs en 2014, et Portrait de la jeune fille en feu (prix du Meilleur scénario) dans la sélection officielle du festival en 2019.

 L’histoire du Portrait de la jeune fille en feu se passe en 1770. Marianne, une peintre, est chargée de réaliser le portrait d’Héloïse, une jeune femme aristocrate récemment rentrée d’un monastère et qui refuse catégoriquement de poser. Marianne devra la peindre en secret. « Il s’agit d’une romance fascinante à l’âme moderne, profondément féministe » écrivent les Américains de l’AV Club.

La cineaste autrichienne Jessica Hausner est devenue l’ « enfant prodige » du cinéma autrichien après avoir reçu en 1999 une mention spéciale de jury de la Cinéfondation pour son film d’étude. Le Festival de Cannes sélectionne trois de ses longs métrages Lovely Rita (2001), Hotel (2004) and Amour Fou (2014) pour la section Un Certain Regard. Ces trois films témoignent de l’acuité de la réalisatrice et de son refus du compromis artistique. Little Joe (prix de la Meilleure Actrice pour Emilie Beecham à Cannes 2019) marque son entrée dans la compétition officielle à Cannes.

Pour quelqu’un à la carrière aussi fulgurante que Jessica Hausner, Little Joe surprend, livrant une analyse clinique stylisée de la vanité de l’homme et de la marchandisation du bonheur. Le film raconte l’histoire d’une phytogénéticienne (spécialiste des plantes) suspectant sa dernière création : une fleur capable de rendre les gens heureux grâce à l’inhalation de son pollen qui modifierait subtilement la personnalité de ceux qui la respirent. « Synthétique dans son approche depuis la palette de couleurs jusqu’à l’exercice de style, ce film ne plaît pas à tout le monde. Et le fait qu’il n’entre dans aucune catégorie pourrait constituer un véritable challenge sur le plan marketing. Pour ceux qui adhèrent au film, cet étrange récit peut s’avérer très attractif, aussi hypnotique que le serait une fleur pouvant améliorer l’humeur. » écrit le Screen Daily.

Pour rester informé des actualités de l’édition 2019 des Films de Cannes à Bucarest, rendez-vous sur le site officiel du festival filmedefestival.ro et sur la page officielle Facebook. Les billets seront bientôt disponibles sur Eventbook.ro.

Les Films de Cannes à Bucarest vous est présenté par Orange Roumanie, le fidèle partenaire de l’événement. Véhicules officiels du Festival : Renault. Avec le support de : Catena, Apa Nova, Groupama Asigurări. Les Films de Cannes à Bucarest est un projet culturel financé par le Centre National de la Cinématographie et réalisé avec le soutien de la SACD / Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. Partenaires : Air France, KLM, L’Institut Culturel Roumain, Europa Cinemas, Hôtel Mercure, SERVE, UPS, Eventbook. La dixième édition de Les Films de Cannes à Bucarest est organisé par l’association Cinemascop et Voodoo Films.